Le dernier passage de la mission de la SADC à Madagascar a
été une bouffée d’oxygène pour la mouvance Ravalomanana qui s’attend à une prise
de décision ferme de cet organisme régional en faveur du retour au pays du
dernier Président malgache élu démocratiquement, Marc Ravalomanana et sa
candidature à sa propre succession.
Les chefs militaires à qui on reproche le principal blocage quant
à l’application de l’article 20 de la feuille de route semblent avoir mis de l’eau
dans leur vin, si l’on s’en tient à la déclaration publique de certains de
leurs représentants. Qu’à cela ne tienne ! Au niveau de la politique, on a
l’impression que la grande majorité des partis signataires de la feuille de
route militent plus pour l’urgence d’une
sortie de crise par l’organisation de la présidentielle à la date prévue.
Pour autant, toutes les barrières ne sont pas levées. Des soi-disant
textes réglementaires sont là pour entraver
l’organisation d’une élection crédible et démocratique. Toutefois, ces textes
ont été votés sans les parlementaires de la mouvance Ravalomanana, quand ceux-ci
ont adopté la politique de la chaise vide, suite aux infractions répétées des
proches de Rajoelina aux termes de la feuille de route et à la déclaration
universelle du droit de l’homme, entres autres le refoulement manu militari de Mme
Lalao Ravalomanana, épouse du Président Ravalomanana, de l’aéroport
international d’Ivato lors de sa tentative de séjourner brièvement dans son
propre pays.
Le combat que nous parlementaires issus de la mouvance Ravalomanana devons mener à partir de
maintenant est celui du juridique. Cela consiste à faire réviser toutes les
lois votées en notre absence, en l’occurrence les textes sur les élections.
Sûrement que Rajoelina et ses proches vont brandir les dispositions y afférentes
pour défavoriser notre mouvance lors des prochaines échéances électorales.
Il est impératif de procéder, dès maintenant, à une révision de tous ces textes votés unilatéralement par respect aux principes fondamentaux de la démocratie. Ce qui ne sera pas gagné d’avance, car en face, on a un Parlement au sein duquel une «majorité présidentielle» désignée et acquise à la cause du putschiste fera tout pour bloquer toute initiative d’amendement.
Ainsi, j’invite la communauté internationale et les
médiateurs, à commencer par la SADC, à prendre le terreau par les cornes en imposant
au pouvoir de la transition la levée de cet écueil. Autrement, Rajoelina va
continuer à instrumentaliser ces textes pour léser l’opposition en général et
notre mouvance en particulier. J’estime qu’il est du devoir de la communauté
international d’interférer dans notre cuisine interne à partir du moment où la
démocratie est foulée aux pieds par le pouvoir, à plus forte raison quand il s’agit
d’un pouvoir illégitime dirigé par des putschistes.
NAIKA Eliane.
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