mercredi 15 juin 2011

Le déplorable entêtement d’un putschiste !


U-l-cé-rée ! Certainement, ce mot est trop faible pour exprimer mon ressenti après avoir écouté le dernier point de presse du putschiste Andry Rajoelina. Tellement, mon indignation est profonde. « Pleure ô mon pays bien aimé », pour reprendre la phrase d’un éditorialiste bien connu, quand il s’exclama, dans les colonnes d’un quotidien malgache, sur le sort de Madagascar, évidemment pas pour les mêmes motifs.

Au moment où le Président Ravalomanana adopte la politique de la main tendue en vue d’une réelle réconciliation nationale, le camp d’en face, visiblement inconscient de l’impact désastreux de son attitude irresponsable sur la vie quotidienne des malgaches, opte pour une fuite en avant par son refus du schéma consensuel et inclusif proposé par les médiateurs.

Il est déplorable que le putschiste s’obstine à son plan machiavélique d’organiser d’une manière unilatérale la prochaine élection présidentielle. Autant dire que Andry Rajoelina est bien décidé à faire la sourde oreille aux résolutions de la communauté internationale qui n’a eu de cesse de lui faire comprendre la  nécessité d’une élection crédible, c’est-à dire libre, transparente et impartiale. Il est clair qu’il agit de cette manière afin de pouvoir continuer à piller le pays  avec ces acolytes et profiter de l’actuelle situation chaotique  alors que la majorité des malgaches croupissent dans une misère indescriptible.

Andry Rajoelina prétextait son refus sur le retour du Président Ravalomanana en évoquant le crime de sang que celui-ci aurait commis pendant la tuerie du 07 Février 2009. A rappeler que le Président Ravalomanana a maintes fois réclamé l'ouverture d’une enquête indépendante sur ce dossier ainsi que sur l’affaire du 26 janvier 2009. Quelle aberration, d’ailleurs, d’insister sur cet argument quand on sait que l’armée, sous l’autorité de la HAT, avait maté dans le sang les contre-manifestations  organisées  par les trois mouvances à Antananarivo, entre autres celles du 28 Mars 2009.Le peuple aimerait savoir également l’issu de l’enquête sur ces crimes de sang dont la HAT est présumée responsable. Pendant que nous y sommes, saura-t-on un jour la vérité sur l’atrocité dont a été victime Haja, la bibliothécaire d’Ambohijatovo ?

Andry Rajoelina a expressément déclaré qu’il a consulté au préalable les partis politiques et l’armée avant de faire savoir au public sa position sur la résolution du sommet de Sandton. Etrangement,  il n’a pas jugé utile de demander l’avis des trois mouvances, comme si Madagascar est devenu une propriété privée qu’il ne partage qu’avec ceux qui sont d’accord avec lui. Quant  à l’armée, je suis sidérée de constater que celle-ci soit invitée à émettre un avis politique partisan sur le retour du Président Ravalomanana, alors qu’elle a observé  un assourdissant silence radio sur celui de son prédécesseur.

Andry Rajoelina et la HAT ne semblent pas réaliser qu’en ciblant particulièrement le Président Ravalomanana, ils accroissent la défection d’une frange importante de la population malgache à leur encontre.  Quand une pétition sur le retour du Président Ravalomanana ainsi que sa participation à la prochaine élection présidentielle a pu dernièrement collecter 20.000 signatures, rien que pour la capitale Antananarivo (voir le site du Collectif.gtt.com), il y de quoi à réfléchir sur la légitimité de cet entêtement à faire obstacle au retour à Madagascar du Président Ravalomanana. 

En définitive, Andry Rajoelina et la HAT n’ont qu’un seul objectif : ne rien lâcher tant que l’armée leur réaffirme son allégeance. Peut-on continuer à gouverner sans une suffisante légitimité populaire ? Wait and see !


jeudi 9 juin 2011

Le Parlement Européen se positionne pour l'application ferme des accords de Cotonou PAS DE RAJOELINA AU POUVOIR

En préambule, le GTT International tient à remercier la sénatrice de Madagascar Mme Naika Eliane, présente à Strasbourg durant la session du Parlement Européen de représenter et faire connaitre la voix des légalistes de Madagascar et du monde entier.


 

Lors de sa session parlementaire à Strasbourg, le Parlement Européen a fermement condamné le maintien du régime illégal et illégitime de M. Rajoelina ainsi que les nombreuses violations des droits humains et les abus commis par les forces armées contre leur propre population. Le parlement Européen demande une enquête indépendante de ces actes, dont l'objectif devrait être de ramener les auteurs de violations des droits de l'homme à la justice


 

Le parlement Européen appelle à la dissolution de toutes les milices armées pour le plein respect des droits civils, politiques, sociales et économiques de tous les citoyens et les rétablissement de l'état de droit à Madagascar;


 

Voici les autres grands points de décision voté ce jour. Le Parlement Européen


 

  • appelle à la libération immédiate de toutes les politiques prisonniers
  • appelle au retour en toute sécurité et sans condition des exilés et des dirigeants politiques.
  • déplore et demande des actions concrètes pour arrêter le pillage des ressources naturelles;
  • demande l'installation d'une transition véritablement neutre, consensuelle et inclusive
  • Souligne la nécessité urgente d'un retour à l'ordre constitutionnel, qui est une condition pour la retour à la normalité institutionnelle à Madagascar, et demande instamment des élections transparentes qui respectent les normes démocratiques sous l'égide de la communauté internationale;
  • Souligne que la crédibilité, y compris la légalité du processus électoral, implique que toutes les mouvances politiques et les dirigeants prennent part à ces élections librement et ont accès aux médias sans condition;

  • Refuse que les autorités qui ont pris le pouvoir de manière inconstitutionnel aillent la légitimité d'organiser des élections et rappelle la décision annoncée par M. Rajoelina de ne pas se présenter à l'élection présidentielle à venir;

  • Souligne la nécessité et la capacité du peuple malgache à choisir leur avenir sans aucune condition;
  • Souligne que l'Union africaine a confirmé, lors de son sommet le 31 Janvier 2011, individuels et sanctions sélectives convenu lors du sommet le 17 Mars 2010 contre M. Rajoelina et plus d'un centaine d'autres personnes qui appuient la Haute Autorité du Gouvernement de transition;
  • Invite l'Union européenne et le Conseil de sécurité à continuer d'imposer et d'étendre
    sanctions sur le régime jusqu'à ce que la crise politique soit résolue et en particulier d'étendre à tous leurs pays membres de l'interdiction de visa
    institué par l'Union africaine;
  • Souligne que le gouvernement de M. Rajoelina n'est pas reconnu ni par l'Union européenne ni par tous les pays membres du Groupe International de contact-Madagascar;
  • Appuie les efforts actuels de la SADC et invite l'UA, la SADC et du groupe international de contact de mener le processus de transition à une conclusion satisfaisante; 


Extrait de la résolution d'urgence du parlement Européen voté ce jour à Strasbourg