jeudi 3 mars 2011

Madagasikara, à contre sens !

Au moment où un processus de révolution démocratique s’empare de la quasi-totalité des pays arabes, Madagasikara s’embourbe dans un fâcheux déni de démocratie.

Deux ans après  le coup d’Etat de 2009, l’espoir de voir naître un Etat malagasy respectueux des valeurs républicaines s’amenuise. Les putschistes s’obstinent à refuser tout retour à l’ordre constitutionnel et multiplient des mesures anti-démocratiques.
Diverses initiatives ont été mises à profit pour trouver une sortie de crise. Malheureusement, le pouvoir putschiste campe sur sa position et s’engouffre unilatéralement dans une voie sans issue.

A l’heure où ces lignes sont écrites, Andry Rajoelina, vient de réunir à la CCI d’Ivato tous ses sympathisants politiques, pour donner à la communauté internationale l’illusion d’un accord inclusif et consensuel sur une version finale de la fameuse feuille de route destinée au médiateur de la SADC. Ce qui signifie que le train TVG,  est bel et bien déterminé à laisser sur le quai ceux qui pourraient compromettre son accession définitive au trône du pouvoir. Certainement, des élections vont avoir lieu, mais qui peut croire en la crédibilité de ces rendez-vous électoraux quand ceux qui souhaitent les organiser ne sont pas respectueux des valeurs démocratiques. Déjà que le pays ne dispose d’aucun contre-pouvoir, les deux chambres parlementaires étant composées de membres désignés par Andry Rajoelina et que les membres de la HCC (Haute Cour Constitutionnelle) ne sont que des marionnettes à la solde du pouvoir putschiste.

Au vu de cet entêtement de Andry Rajoelina  à ignorer l’aspiration démocratique du peuple malagasy, j’estime qu’il est temps de passer à des actions plus concrètes pour mettre fin à cette crise. Il est injuste que le peuple malgache soit l’otage de son attitude irresponsable.
C’est la raison pour laquelle je soutiens entièrement la résolution prise ce jour à Ivandry par les trois mouvances et invite tout le peuple malagasy à venir renforcer la lutte pour l’avènement d’une Nation malagasy unie et respectant les fondamentaux républicains. Je tiens à relayer également l’appel des trois mouvances à l’endroit de l’armée pour qu’elle joue pleinement son rôle de protecteur du peuple et non un instrument de répression aux mains d’un pouvoir illégal.

Par ailleurs, je souhaite vivement la tenue d’une élection libre, transparente et impartiale où tous les fils de la nation puissent se présenter librement. Comment peut-on accepter la candidature de Andry Rajoelina, reconnu par tous (y compris la communauté internationale) comme étant  auteur d’un coup d’Etat et en refuser le droit  à Ravalomanana dont le prétexte judicaire a été monté de toutes pièces par l’actuel pouvoir?

Au lieu d’aller à contre sens de ce vent démocratique qui souffle dans les pays magrébins,  soyons toutes et tous mobilisés pour mener un combat sans relâche pour l’instauration d’une vraie république démocratique à Madagasikara.

Eliane NAIKA,  sénatrice de Madagasikara, 02.03.2011
elianenaika.blogspot.com

1 commentaire:

  1. L'effet de la NON-RECONNAISSANCE se fait sentir lourdement et douloureusement auprès du Putschiste Rajoelina.
    Tôt ou tard,cette désastreuse conséquence frappera de plein fouet l'armée et milices elles_même,et les conduiront vers le bon raisonnement et la lucidité,en passant par la conscience.
    Ne serait ce que de penser à l'avenir de leurs déscendants
    A bon entendeur

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