Le retour du Président Ravalomanana : La SADC intraitable
Comme il fallait s’y attendre, le texte plus détaillé afférent
aux résolutions des chefs d’Etat de la SADC, lors du dernier Sommet de Maputo, sur le dossier de Madagascar est porté à la
connaissance du public (voir mydago.com). Les deux principaux protagonistes de
la crise malgache, Andry Nirina Rajelina et le Président Marc Ravalomanana, avaient
déjà annoncé, chacun de leur côté, l’existence de ce document dès leur retour de
ce Sommet.
A bien lire ce document, la SADC semble vouloir marteler sa
détermination à rendre effectif le retour au pays du Président Ravalomanana. En
effet, les Chefs d’Etat ont invité le pouvoir de la transition à la mise en œuvre
de la feuille de route dans son intégralité et à l’application stricto sensu de
son article 20. Il est stipulé clairement dans le point V dudit document que le
Sommet « a appelé la Haute autorité
de la Transition (HAT) à créer immédiatement les mécanismes requis pour l’application
de la loi d’amnistie, et ce au profit de Son Excellence Marc Ravalomanana et de
son cas spécifique, cette mesure devant ainsi assurer la mise en œuvre intégrale
de l’article 20. »
Il ne s’agit pas là d’ingérence, comme d’aucuns le laissent
croire au peuple malgache. La SADC ne demande que plus d’honnêteté aux malgaches,
à tous ceux qui ont bien voulu signer de leur gré la feuille de route. Que reste-t-il
de la politique si ses acteurs ne sont même pas capables d’honorer leurs
signatures ?
Toutefois, Le Président Marc Ravalomanana n’a aucunement
besoin de cette amnistie pour renter au pays et se présenter à la prochaine
présidentielle. L’application de l’article 30 suffisait pour l’épargner de cet instrument juridique. Si
Andry Rajoelina et sa clique tenaient à mettre en application cet article,
toutes les décisions prises, antérieurement à la signature de la feuille de
route, devraient être effacées. Parmi ces décisions figure le procès illégal du
Président Ravalomanana. Illégal, car la Haute Cour de Justice, seule juridiction
ayant compétence pour le juger n’a jamais vu le jour.
Quant au NI NI, la
SADC ne s’est pas prononcée sur l’éventualité d’un tel schéma. Elle s’est
contentée de dire que le sommet a procédé
à son examen suite « aux vues
exprimées par la vaste majorité des parties malgaches (ndlr : quelle vaste
majorité ?!) qui soutiennent que la candidature éventuelle de Andry Rajoelina et S.E. Marc Ravalomanana aux
élections à venir serait de nature à accroître l’instabilité politique et,
ainsi, à peser sur la sécurité, la paix et la stabilité dans la région. » Aucune
décision sur la candidature ou pas du Président Ravalomanana n’a été prise
pendant ce sommet.
Les chefs d’Etat semblent avoir compris que le fait d’imposer
leur volonté sur un sujet de cet ordre à un pays souverain comme Madagascar, est
contraire aux règles du jeu démocratique et équivaut tout simplement à une
ingérence. C’est pour les mêmes raisons, d’ailleurs, que le Quai d’Orsay s’est
interdit de donner un avis sur ce problème en affirmant expressément que c’est
aux malgaches d’en décider.
Il est clair maintenant que la SADC maintient sa position
sur le cas du Président Ravalomanana. Elle réitère son appel à la levée de
toutes les entraves tendant à bloquer son retour au pays de façon à lui
permettre de jouir pleinement de tous ses droits y compris sa possibilité de se
présenter à la prochaine présidentielle.
NAIKA Eliane
NAIKA Eliane